24 juin 2024
Journée du laboratoire, comprenant l’intervention de Lynda Sifer-Rivière, chercheure associée, « Vivre avec un Covid Long ? Trajectoires individuelles et mobilisations collectives autour d’une maladie encore incertaine et aux contours non définis »
21 mai 2024
Séminaire interne du laboratoire
Norbert Verdier : « Éditer des mathématiques, au XIXe siècle, en France: Journaux, livres & bibliothèques ».
Les pluriels de la fin du titre m’effraient car ils renvoient à d’énormes corpus: on peut estimer la production mathématique au XIXe siècle à quelque 10 000 livres! Nous oublierons ces pluriels pour nous focaliser sur quatre cas : deux dictionnaires de mathématiques de 1835-1840 et 1867, un Journal des sciences mathématiques lancé en 1872 et dont on ne sait (encore) quasiment rien et un Traité élémentaire d’arithmétique à l’usage des indiens par le proviseur du collège royal de Pondichéry, en 1838. Ces quatre cas s’appuyant sur des projets en cours et plus ou moins actés seront des ponts d’entrée vers nos façons de faire de l’histoire, une histoire nourrie par l’histoire des mathématiques, par l’histoire du Livre et … par l’histoire des techniques.
Thomas Préveraud : « Circulations mathématiques internationales au XIXe siècle. Enjeux, méthodes, exemples. »
La communication abordera d’un point de vue méthodologique la question des circulations internationales en histoire des mathématiques au XIXe siècle. Elle dressera une histoire de l’évolution des cadrages méthodologiques sans cesse renouvelés, depuis les années 1960 jusqu’à aujourd’hui, pour appréhender le déplacement des savoirs mathématiques d’un espace géographique vers un autre. De nombreux exemples et références viendront compléter le propos, croisant histoire des mathématiques avec histoire des techniques, du livre et de l’édition.
22 avril 2024
Séminaire interne du laboratoire
Delphine Berdah : « Situated efficacy : FMD vaccines in France and Britain, 1930s-1960s. »
The history of epidemics and their control has highlighted the numerous oppositions generated by vaccines. Amongst the interrogations, the question to determine whether these drugs are safe and efficacious is crucial. Following the trajectories of vaccines against foot-and-mouth disease (FMD) in France and Britain up to the 1960s, this paper will show how vaccine efficacy possesses two meanings: 1) technical – or experimental – which refers to test protocols and regimes of evidence; 2) practical – or experiential – which refers to the experience various actors have of diseases and their direct or indirect consequences on economic and social exchanges, as well as on representations and imaginaries they share about diseases, vaccines and vaccination. The assessment protocols of vaccines efficacy in the two countries are analysed to show how these two meanings are deeply intertwined, explaining the different public policies chosen by each country; although statistically assessed, the efficacy of the same vaccines appears situated, depending not only on regimes of evidence but also on the reality of agricultural practices, on national stock exchanges, and on various imaginaries about animal health and the absence of disease that differ between and within countries.
25 mars 2024
Séminaire interne du laboratoire
Florian Mathieu et Mathias Cléry : « Victor Coissac et Ary Sternfeld : une science spatiale populaire dans la France de l’entre-deux-guerres »
Au début du XXe siècle, Victor Coissac et Ary Sternfeld ont chacun proposé des productions originales et pionnières dans le domaine des sciences spatiales, dans la mesure où elles tentent de prouver la faisabilité des voyages interplanétaires. Tous deux engagés dans le mouvement ouvrier, ils témoignent d’une forme de science populaire caractérisée par une dimension politique explicite. Cette dimension politique se manifeste notamment par leur investissement dans des œuvres de vulgarisation à destination des classes populaires. Leurs productions révèlent un usage des représentations visuelles qui s’inscrit en continuité avec une certaine culture scolaire des sciences et du dessin, caractéristique de la IIIe République. Ces auteurs ayant été longtemps oubliés, nous reviendrions également sur les conditions historiographiques de leur redécouverte.
27 février 2024
Séminaire interne du laboratoire
Isabelle Gérard et Armelle Girard : « Visite d’un dispositif de TDs différenciés personnalisés en chimie et en physique pour des étudiants de L1″.
Face à une hétérogénéité et une passivité croissante des étudiants de L1 nous nous sommes inspirés de dispositifs développés pour des classes de primaire (Freinet, Montessori…) pour mettre en place un dispositif de différenciation pédagogique personnalisée adapté à l’université et en particulier à des séances de travaux dirigés de chimie et de physique pour des étudiants primo-entrant à l’université mais aussi pour des étudiants en échec en fin de semestre1.
Après la présentation rapide de ce dispositif, nous nous attarderons sur les résultats de nos recherches que nous menons dans le cadre de la chaire sur l’innovation pédagogique. En particulier, nous vous présenterons les résultats de l’analyse de questionnaires auto-rapportés qui ont interrogé, auprès de ces populations d’étudiantes, certains facteurs prédictifs de réussite tels que le sentiment de compétence, l’estime de soi et la perception des difficultés. Il semblerait que ce dispositif ait une action positive sur le sentiment de compétence pour les étudiants en échec, mais qu’au contraire, ce concept évolue plutôt en sens inverse pour les étudiants primo-entrant qui suggère peut-être une prise de conscience des attendus de l’université. Nous pourrons discuter également des limites de ce dispositif, mais aussi les évolutions vers lesquels nous nous dirigeons, telles que les ceintures de compétence.
30 janvier 2024
Séminaire interne du laboratoire
Pierre Lauginie : « Expériences historiques contestées, problématiques détournées, anachronismes piégeants : sur quelques expériences de Galilée. »
« N’est-ce pas une illusion fréquente chez l’homme d’aujourd’hui que de trouver quasi impossibles des entreprises que l’homme d’autrefois a effectivement réalisées ? » (J. Mesnard).
La méthode de réplication a permis de réfuter certaines positions de scientifiques ou d’historiens (A. Koyré notamment) qui, non seulement ont contesté la réalité des expériences rapportées notamment par Galilée, mais, plus gravement, se sont égarés au sujet de la problématique qui soutenait ces expériences. Le cas de Galilée sera examiné à partir de trois exemples :
– l’expérience dite du « passe-vins » (qui sera présentée) : un détournement de problématique particulièrement criant ;
– le plan incliné : pouvait-on mesurer des durées précises avec une sorte de clepsydre ? Galilée s’est-il trompé dans l’interprétation initiale de cette expérience, comme cela a été largement commenté ? Mais quid de la notion de vitesse au début du XVIIe siècle ?
– la propagation de la lumière et l’expérience des deux lanternes : un pur théoricien aurait-il tenu compte du temps de réflexe des protagonistes ? Qu’est-ce, à cette époque – pour Galilée et, parallèlement, pour Descartes – qu’un phénomène « instantané » ?
4 décembre 2023
Séminaire interne du laboratoire
Isabelle Bournaud, Magali Gallezot, Isabelle Gérard, Ghislaine Gueudet, Hervé Mathias, Marie-Joëlle Ramage : « Que nous apprend l’analyse des écarts entre représentations des enseignant·es et des étudiant·es à l’entrée à l’université ? »
L’entrée à l’université demande aux étudiant·es une acculturation à de nouvelles pratiques d’étude, qui peuvent être disciplinaires ou transversales. Les étudiant.es doivent de plus faire face à de nouvelles nécessités d’organisation, au-delà du contexte académique. Les étudiant·es ont certaines représentations et implicites à propos de ces éléments nouveaux. Les enseignant·es ont eux et elles aussi des représentations et implicites à ce sujet. L’hypothèse qu’il existe des écarts entre étudiant·es et enseignant·es à cet égard est le point de départ de notre travail.
Nous avons réalisé un questionnaire auprès d’étudiant.es, puis d’enseignant.es, concernant trois aspects de l’entrée dans le métier d’étudiant : l’autonomie, le travail personnel, les attentes des enseignant.es en TD ou TP. Nous avons analysé les réponses en mobilisant le cadre théorique des différents domaines de l’autonomie (Albero, 2004) adapté au contexte considéré. La confrontation des réponses des étudiant.es et des enseignant.es confirme l’existence d’écarts.
Dans ce séminaire, nous présenterons une vue d’ensemble de ces écarts et des domaines dans lesquels ils sont les plus significatifs pour chacun des trois aspects du métier d’étudiant.es étudiés dans notre enquête. Nous approfondirons ensuite la question relative au travail personnel des étudiants, en interrogeant le caractère disciplinaire ou transversal des écarts observés.
Albero, B. (2004), « L’autoformation dans les dispositifs de formation ouverte et à distance : instrumenter le développement de l’autonomie dans les apprentissages », dans Saleh Imad, Lepage Daniel & Bouyahi Soufiane (éds.), Les TIC au cœur de l’enseignement supérieur, Actes de la journée d’étude du 12 novembre 2002, Université Paris VIII-Vincennes-St Denis, collection Actes Huit, p. 139-159, https://edutice.archivesouvertes.fr/edutice00000270/document
27 novembre 2023
HDR de Norbert Verdier : « Faire l’Histoire des Mathématiques : Journaux, Livres et Archives à la main« .
Depuis une vingtaine d’années, mon quotidien de chercheur est essentiellement rythmé par l’étude des journaux mathématiques (ou à mathématiques) et des livres mathématiques principalement sur un très long dix- neuvième siècle s’étendant de la Révolution à la première guerre mondiale. En m’intéressant à cette production matérielle des mathématiques, je me suis appuyé sur de très nombreuses sources archivistiques pour comprendre pragmatiquement – d’où le « à la main » du titre – les processus de fabrication et de circulation. Mon dossier d’HDR comprend trois documents : un recueil de mes principaux articles sur ces sujets, un mémoire inédit sur l’édition des mathématiques au XIXe siècle (Editer des mathématiques en France au XIXe siècle (1789-1914)), et un égo-mémoire que j’ai intitulé : Faire de l’histoire des mathématiques : journaux, livres et archives, à la main. À côté de ces deux principaux fils directeurs que sont les journaux et les livres, une partie significative de mes recherches, avec quelques publications à la clé, porte sur la question de la production mathématique hors des centres dominants que sont Paris et l’Europe. Une autre partie renvoie à mon activité, depuis plus de trente ans, d’enseignement des mathématiques dites « de l’ingénieur ». Je souhaite orienter ma fin de carrière vers une étude historique de l’enseignement des mathématiques destiné à ce public de praticiens que sont les ingénieurs : « quelles sont les mathématiques à enseigner et qui en sont les acteurs individuels ou institutionnels qui les portent ? » est l’une des questions directrices de ce pan de mes recherches fondé essentiellement sur des journaux, des livres et des archives.
17 novembre 2023
HDR d’Anne Bidois : « Pour une sociohistoire des sciences et des techniques : acteur·rices, espaces de production et de diffusion des savoirs de l’enseignement supérieur aux congrès scientifiques «
Cette habilitation à diriger les recherches est composée de trois volumes : un mémoire de synthèse situant les travaux produits dans la trajectoire biographique de son autrice, depuis ceux réalisés en amont de la thèse jusqu’aux plus récents, un recueil de travaux et un mémoire inédit.
Ce dernier volume porte sur les congrès scientifiques de France, fondés par Arcisse de Caumont dans la première partie du XIXe siècle. Circonscrite, à une première période de leur existence (1833-1861), la recherche interroge le rôle des sociétés savantes de province dans la structuration des communautés et de leurs activités, et ouvre la discussion sur les enjeux de diffusion et de renouvellement des savoirs. Elle a été engagée à la suite de travaux antérieurs, sur le rôle de ces sociétés savantes dans la mise en place et la diffusion de cours et formations créés au XIXe siècle en dehors de l’université. Elle vise à compléter une lecture très centralisée de la production scientifique au XIXe siècle, par ailleurs très détaillée. S’appuyant sur l’étude systématique des comptes rendus produits à l’occasion des congrès, le mémoire produit une sociogenèse de ce projet politique qui revendique à la fois d’assurer une visibilité aux activités savantes de province, de coordonner et de diffuser leurs travaux. Il pointe l’ambivalence entre une velléité de s’autonomiser des institutions parisiennes et la volonté d’éclairer et d’influencer les autorités sur les réformes à mener. En décentrant le regard de Paris, il met au jour les formes spécifiques de structuration du travail intellectuel.
Plus précisément, il montre les effets de l’organisation concrète des congrès sur les sociétés savantes et sur les villes qui accueillent les congrès mais aussi sur les savoirs produits. Plusieurs préoccupations particulièrement prégnantes ressortent de l’analyse de ces comptes rendus, ainsi en est-il de l’enseignement, notamment l’enseignement agricole, et de la question sociale. Les savoirs échangés et diffusés à l’occasion de ces congrès sont analysés au prisme des questionnements privilégiés par les congressistes, comme les mutations de la société française, le gouvernement des individus et de la société. Ils le sont également du point de vue des opérations et pratiques scientifiques qu’ils décrivent comme la recension, le classement et la préservation.
9 et 10 novembre 2023
Journées de l’AIPU : « Représentations et implicites de(s) différents acteurs de l’enseignement supérieur sur l’expérience d’apprentissage en première année post-bac ». Isabelle Bournaud, Magali Gallezot, Ghislaine Gueudet, Marie-Joëlle Ramage
Il s’agit de s’intéresser à ce qu’est, ou devrait être cette expérience à différents niveaux :
- le niveau (micro) des interactions entre étudiant.es et enseignant.es en classe ou en dehors de la classe ;
- le niveau (méso) de l’accompagnement pédagogique et administratif proposé ;
- le niveau (macro) des dispositifs de formation et de leur organisation.
Quels sont les représentations et les implicites des différents types d’acteurs de l’enseignement supérieur (étudiant.es, enseignant.es, conseiller.ères et ingénieur.es pédagogiques, membres de la gouvernance des établissements) sur cette expérience d’apprentissage des étudiant.es ? Quelles concordances ou divergences peut-on observer, entre les représentations et implicites des différents types d’acteurs ? Est-ce que les concordances sont sous-tendues par des valeurs partagées ? Est-ce que les différents types d’acteurs sont conscients des éventuelles divergences ?
12 octobre 2023
Séminaire interne du laboratoire
Jean-Marie Coquard : « Le nombre et les arts libéraux dans les Pays-Bas de la seconde moitié du XVIe siècle »
28 septembre 2023
Workshop MSH « Entrée à l’université en filières scientifiques : croyances et contrats », Laurence Maurines, Magali Gallezot
Le taux d’échec important en première année montre la nécessité de recherches éclairant les causes de cet échec, de manière à y remédier. Nous faisons l’hypothèse que des écarts existent entre les croyances des enseignant.es et des étudiant.es au sujet des pratiques d’étude et d’enseignement favorisant les apprentissages en première année d’université, et que ces écarts sont sources de difficultés pour les étudiant.es. Nous faisons aussi l’hypothèse que des différences de croyances apparaissent selon le genre. Nous souhaitons identifier les croyances au niveau spécifique d’une discipline scientifique comme à un niveau générique.
Lors de ce workshop, des enseignant.es-chercheur.es de différentes disciplines se rencontreront pour échanger sur les approches théoriques et méthodologiques pouvant éclairer ce problème.
14 septembre 2023
Séminaire du laboratoire
Alassane Fall : « Machinisme agricole dans le programme et le dispositif de recherche du CRA de Bambey au Sénégal entre 1920 et 1980 ».